Trois grands cas peuvent d'emblée être dégagés du déroulement de la mission du Prophète :
Cas 1) Quand le musulman vit dans une société non musulmane et qu'il n'a pas la liberté de se dire musulman et de pratiquer un minimum d'enseignements islamiques (comme ce fut le cas du Prophète et des Compagnons à la Mecque) ;
Cas 2) Quand le musulman vit dans une société non musulmane et qu'il a la liberté de se dire musulman et de pratiquer ouvertement un minimum d'enseignements de l'islam (comme ce fut le cas des Compagnons qui avaient émigré en Abyssinie sur conseil du Prophète) ;
Cas 3) Quand le musulman vit dans une société musulmane (comme ce fut le cas du Prophète et des Compagnons après leur émigration à Médine).
A) Développement à propos des étapes de la mission du Prophète :
Trois étapes se rapportant au Cas 1 :
On peut, dans la période de la vie du Prophète qui correspond au cas 1 – quand il vivait à La Mecque –, distinguer trois étapes :
1.1) la prédication discrète ;
1.2) la prédication publique et l'opposition des Mecquois, plus ou moins tempérée par Abû Tâlib ;
1.3) après le décès de Abû Tâlib, l'opposition grandissante des Mecquois et la recherche, par le Prophète, d'un lieu d'accueil.
Trois étapes se rapportant au Cas 3 :
Quant à la période de la mission du Prophète qui correspond au cas 3, on peut y distinguer trois grandes situations (As-Sârim, p. 220, pp. 358-359) :
3.1) la présence temporelle de la communauté musulmane, ainsi que l'empreinte des enseignements de l'islam sur l'ensemble de la société musulmane sont faibles ; cette situation correspond à la période ayant suivi l'installation à Médine ;
3.2) la présence temporelle de la communauté musulmane, ainsi que l'empreinte des enseignements de l'islam sur l'ensemble de la société sont moyennes ; cet état des choses est celui qui prévaut pendant la période qui va de ramadan 2 (victoire de Badr) jusqu'à la victoire de l'an 8 sur les Mecquois ;
3.3) la présence temporelle de la communauté musulmane, ainsi que l'empreinte de l'islam et de ses enseignements sur l'ensemble de la société sont conséquentes : c'est la situation qui prévaut après le pôle "conquête de la Mecque / campagne de Tabûk" (an 8 et an 9 respectivement) jusqu'à après le décès du Prophète.
En fait on peut approfondir cette distinction des trois situations comme suit…
3.1) Entre l'émigration et Badr : situation de faiblesse des musulmans et pose des jalons pour la construction de la nouvelle société (dhu'f ud-dîn, ma'a bad'i binâ' il-mujtama' il-islâmî) :
A l'intérieur de cette phase, on peut distinguer deux paliers:
3.1.1) il y a d'abord la situation dans laquelle les musulmans se trouvent dans les premiers temps qui ont suivi leur émigration à Médine : la situation est très fragile (hâlatun dha'ïfatun jiddan), et le Prophète construit alors la société médinoise et agit pour la stabiliser à l'intérieur (fraternité entre Ansâr et Muhâjirûn, pacte avec les tribus non musulmanes y habitant) ;
3.1.2) cet effort ne cessant de se faire, la société est bientôt prête à déclarer la belligérance contre la Mecque, où se trouve la Maison de Dieu, bâtie par Abraham et Ismaël pour le culte de l'Unique mais dont les Quraysh ont fait un des centres de l'idolâtrie arabe, et qu'il faut donc rendre au culte de Dieu. En safar de l'an 2 – soit une année après son arrivée à Médine –, le Prophète part pour la première fois en campagne : c'est la campagne de al-Abwâ', avec l'objectif de barrer la route aux caravanes mecquoises en direction de la Syrie. La quatrième campagne de ce genre conduira de façon inattendue à la bataille de Badr (ramadan 2). Or le retentissement en sera conséquent en Arabie de même qu'à Médine : les Musulmans ont infligé une défaite aux Mecquois polythéistes (bad'u 'izz-id-dîn).
3.2) Depuis la victoire de Badr jusqu'à avant la conquête de la Mecque : animosités de la part de nombreuses forces, et batailles (hâlatun mutawassitatun) :
On peut, ici aussi, découvrir deux paliers :
3.2.1) Depuis Badr jusqu'à avant le traité de Hudaybiya : l'Islam acquiert une certaine présence temporelle, mais l'opposition ne diminue pas (al-harbu sijâl) : Après Badr, c'est la naissance d'un nouveau type d'ennemi, insidieux celui-là : les Hypocrites. Ayant observé la force naissante de l'Islam, ils se convertissent par intérêt, du bout des lèvres, alors qu'intérieurement ils n'y croient pas. Ils entretiendront les rumeurs, comploteront, mèneront la vie difficile au Prophète et aux musulmans, mais sans jamais se dévoiler complètement. La propagation de rumeurs, suivie des grandes proclamations de leur innocence, sera leur grande arme. Du côté de l'opposition extérieure, il y a la bataille de Uhud, où les Mecquois polyth
source: maison de l'islam
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