vendredi 9 janvier 2009

Abu Ali al-Hussain Ibn Abdallah Ibn Sina (980-1037 ap.jc)

INTRODUCTION

Dès le milieu du XlIe siècle, en occident on traduisit, avec quelques œuvres d'Aristote, un certain nombre de traités de penseurs musulmans : al-Kindi, al-Fârâbi, al-Ghazâli (Algazel), Avicenne. Viendront ensuite les traductions des œuvres d'Averroès. Si importantes que fussent ces traductions, il ne s'agissait cependant que d'une entreprise fragmentaire par rapport à l'ensemble des œuvres d'Avicenne. Elle s'attachait, à un ouvrage fondamental : la somme qui a pour titre le "Kitab al-Shifa" (Livre de la guérison de l'âme), embrassant la logique, la physique et la métaphysique. cependant l'influence de la philosophie d'avicenne dans la philosophie latine médieval était inférieur à celle d'averroes, au sens où il y eut des averroïstes pour qui l'œuvre d'Averroès s'identifiait avec la vérité philosophique tout court.La cassure avec la philosophie d'Avicenne devait se produire à la limite où la doctrine avicennienne fait corps avec son angélologie, et, partant, avec sa cosmologie. C'est à cause de cette brèche que l'averroïsme devait, en Occident, submerger l'avicennisme. On connut la critique incisive portée par aL-Ghazâli contre Avicenne et contre la philosophie en général ; on estima que la philosophie n'avait pas pu s'en relever. On connaissait l'effort massif d'Averroès, faisant face simultanément à la critique ghazalienne et à la philosophie avicennienne, pour restaurer ce qu'il estimait être le pur péripatétisme d'Aristote. L'effort d'Averroès, poursuivi en Andalousie dans des circonstances difficiles, fut sans lendemain en Islam; son nom fut pratiquement ignoré en Orient ; son œuvre ne put guère franchir les limites de l'Espagne ; elle ne survécut même que grâce, en partie, à l'abri de l'écriture hébraïque et par les traductions latines publiées en Occident . Et c'est pourquoi, pendant longtemps, tout le monde a répété, après Emest Renan, que la philosophie islamique s'était finalement perdue dans les sables après la mort d'Averroès. C'est essentiellement le phénomène de l'"averroïsme latin", qui se prolongea en Occident jusqu'au Xlle siècle, et qui exerça une influence en profondeur sur la pensée moderne.Ce faisant, pour les historiens de la philosophie occidentaux situaient l'oeuvre d'avicenne comme appelée à succomber soit devant Ghazâli soit devant Averroès.

1.PRÉSENTATION

connu dans le monde musulman sous le nom d'Ibn Sina,et Avicenne chez les occidentaux, philosophe et médecin persan. Né près de Boukhara (aujourd'hui en Ouzbékistan). Fils d'un fonctionnaire de l'Administration, Avicenne étudie la médecine et la philosophie à Boukhara. À l'âge de dix-huit ans, il est nommé médecin de la cour auprès du prince de Boukhara. Il demeure à ce poste jusqu'à la chute de l'empire des Samanides en 999 et, durant les quatorze dernières années de sa vie, officie en qualité de conseiller scientifique et médecin du prince d'Ispahan.

2.ŒUVRES MÉDICALES

Considéré par les Arabes comme un des plus grands philosophes musulmans, Avicenne est une figure importante de la médecine et de la philosophie. Son ouvrage, le Canon de la médecine, longtemps manuel de référence au Moyen-Orient et en Europe, constitue un classement systématique et un résumé de la connaissance médicale et pharmaceutique de son temps et des époques antérieures. La première traduction latine de cet ouvrage date du XIIe siècle?; une version hébraïque a paru en 1491, et une version arabe -deuxième texte seulement à avoir été imprimé en arabe - en 1593.


Le Canon d'Avicenne "al-Qanun fi-tibb" ouvrage qui classe les maladies selon leurs localisations anatomiques, de la tête aux pieds.
Ce premier chapitre ici présenté; traite des maladies de la tête. Ce manuscrit est une copie de luxe, réalisé par Ibn Mahmud al-Mutatabbib probablement destinée à un haut personnage. Le début de chaque chapitre est enluminé et chaque feuillet est encadré d'un filet doré.


3.ŒUVRE PHILOSOPHIQUE

Le plus célèbre ouvrage philosophique d'Avicenne est Kitab al-Shifa («?le Livre de la guérison?»), série de traités sur la logique d'Aristote, la métaphysique, la psychologie, les sciences naturelles et sur d'autres sujets. La philosophie d'Avicenne repose sur une synthèse de la philosophie d'Aristote et du néoplatonisme. À l'instar de la plupart des philosophes médiévaux, Avicenne nie l'immortalité de l'âme individuelle, l'intérêt de Dieu pour les détails, et la création du monde dans le temps, trois points capitaux de la pensée arabe dominante. L'hostilité que suscitent ses vues valut à Avicenne d'être la cible principale de la campagne menée contre une telle philosophie par le courant dominant des théologiens sunnites comme al-Ghazali. Néanmoins, la philosophie d'Avicenne est demeurée influente tout au long du Moyen Âge. Il écrivait sans relâche partout, à cheval, en prison, et toutes ses connaissances n'étaient accessibles que de mémoire. Il citait Aristote sans avoir besoin de le relire.
Il nous manque plusieurs ouvrages fondamentaux de son oeuvre philosophique, son Traité de philosophie illuminative fut détruit de son vivant.

4.CITATIONS

-"Avicenne explique comment il s'y est pris pour rédiger son livre de la guérison, à partir de traductions de textes anciens et en ajoutant ses propres observations ou commentaires et Quand j'ai entrepris ce livre, j'ai commencé par la Logique, et j'ai tenu à me conformer à l'ordre des livres des logiciens : j'y ai exposé des mystères et des subtilités qui ne se trouvent pas dans les livres dont nous disposons. J'ai poursuivi par la Physique [...] ; j'ai poursuivi ensuite par la Géométrie ; j'ai alors résumé, de manière subtile, le livre des éléments d'Euclide [...]. J'ai fait suivre cela d'un résumé du livre de l'Almageste, en astronomie, et, outre le résumé, d'un éclaircissement et d'une explication. J'y ai joint, après avoir terminé cela, quelques compléments que l'élève doit connaître pour atteindre l'achèvement de l'art et pour faire coincider les règles de l'observation et les lois naturelles [...]."

-"les réalités qui existent, ou bien possèdent l'être indépendamment de nous et de nôtre action, ou bien le reçoivent de nous et de nôtre activité. La connaissance des réalités du premier genre, on l'appelle "la philosophie spéculative ". La connaissance des choses du second genre, " la philosophie pratique ". La fin de la connaissance spéculative, c'est l'acquisition d'un contenu de pensée qui n'est pas référé à l'action, tandis que la fin de la connaissance pratique, c'est d'acquérir un contenu de pensée relative à l'agir. Aussi, eu égard à la notion de science, le savoir spéculatif est le plus digne." page historique

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